Pourquoi rêvons-nous ?

Le rêve fait partie intégrante de nos vies, chaque nuit, nous rêvons plusieurs fois, même si l’on ne s’en souvient pas forcément.

Nous rêvons tous, mais pourquoi ?


Vous découvrirez dans cet article :

  • quel est le rôle biologique du rêve,
  • quel est son rôle psychique : d’après S. FREUD, C.G. JUNG et enfin, d’après ma pratique de l’interprétation

La fonction biologique du rêve

Le rêve aurait une fonction biologique dont nous ne connaissons pas encore bien le rôle.

La découverte du sommeil paradoxal par le Professeur Michel Jouvet, neurobiologiste, en 1961, a ouvert un champ d’investigation insoupçonné jusqu’alors. La plupart des rêves se produisent durant les phases de sommeil paradoxal (cf. schéma ci-dessous). Selon les dernières recherches en neurosciences, 80% de cette phase de sommeil est constituée de rêves, tandis que cette proportion descend à 50% dans la phase de sommeil lent léger et à 20% dans la phase de sommeil lent profond.

Les différents cycles du sommeil

Les différents cycles du sommeil

Selon lui, le rêve permettrait « une reprogrammation neurologique itérative pour préserver chez l’individu l’hérédité psychologique à la base de sa personnalité ». En quelque sorte, un manière pour l’individu de s’adapter à son environnement en intégrant ses changements permanents par le rêve. Cela est illustré, par exemple, par les rêves qui ressemblent à s’y méprendre à la réalité, qui sont des rêves d’assimilation d’une situation donnée (un article est à venir sur les différents types de rêves).

Par exemple, lorsque nous rêvons de la conversation que nous avons eue dans la journée avec notre N+1 alors que celle-ci nous a semblée parfaitement anodine. Si nous en rêvons cela est le signe que la journée a été particulièrement chargée en éléments nouveaux à assimiler ou bien en émotions. Ce sujet est toujours à l’étude et objet de controverses tant il est sensible.

J’ai, cependant, mon point de vue sur la question, que je vais partager avec vous tout au long de mes articles.

La fonction psychique du rêve

Le rêve a une fonction psychique. Elle a été décrite par de nombreux chercheurs mais par souci de clarté nous n’aborderons ici que les principaux :

S. Freud

Il voit dans le rêve une condensation des processus inconscients refoulés (cf. article « Les rêves dans la psychanalyse »), comme une répétition d’évènements passés ou obsessionnels.

De ce fait, il introduit la notion de censure. C’est pourquoi il parle de contenu manifeste (le récit du rêve) et de contenu latent (ce que son interprétation révèle).

C.G Jung

Pour lui, le rêve participe du développement de notre personnalité en ce qu’il essaye de rétablir notre équilibre psychologique en exprimant les conflits émotionnels que nous vivons, à travers des symboles et un langage spécifique.

La fonction du rêve consiste également à lier le rêveur à l’inconscient collectif à travers des symboles universels (intemporels et partagés par l’humanité entière, tels que le soleil et l’eau par exemple). Le rêve serait ainsi une sorte d’autoportrait psychique à un instant « T », qui décrit l’état de notre inconscient.

C’est alors par l’interprétation du rêve que l’on peut évoluer vers un mieux-être, car elle permet l’identification consciente des blocages et « parle » à l’inconscient qui intègre ces « révélations » et évolue. Ceci est d’un grand intérêt par rapport à la notion de libre-arbitre puisqu’à l’écoute de notre inconscient, nous pouvons agir en pleine conscience.

Bien d’autres théories sur le rêve existent. Vous pouvez consulter notre article « les rêves dans la psychanalyse » pour plus de détails !

De mon point de vue

Le rêve est déclenché par les évènements et/ou les émotions du présent qui « résonnent » (qui font appel à d’autres souvenirs, voir résonnance) dans l’inconscient en activant des mémorisations inconscientes (voir mémorisation inconsciente). Ces mémorisations sont inconscientes car la charge émotionnelle peut avoir été trop forte pour être supportée en permanence.

Ainsi le rêve vous permet de vivre une journée normale car il « prend en charge » l’anxiété ou l’angoisse « réveillées » par la réactivation d’un conflit latent suscitée par les évènements présents.

Il agit comme une soupape de sécurité, voire un exutoire, si vous préférez.

Il met en scène la problématique ainsi « réveillée » et indique souvent comment la résoudre. Dès lors, interpréter un rêve peut avoir des vertus thérapeutiques à travers l’identification des tensions internes, des réponses à ces tensions et axes de progression.

Il s’agit d’un excellent outil d’introspection et de réalisation de soi.

Et vous ? Pourquoi rêvez-vous ?

« … dans leur développement les rêves respirent ; ils ont des larmes, des tourments, et sont susceptibles de joie ; ils laissent un poids sur les pensées de notre réveil, ils enlèvent un poids aux fatigues de notre veille. » (Lord Byron)


Quelques références bibliographiques :

  1. Michel Jouvet : Pourquoi rêvons-nous ? Pourquoi dormons-nous ? Où, quand, comment ? Paris, Odile Jacob, 2000

  2. Sigmund Freud : Die Traumdeutung (1899-1900), trad. : L’interprétation du rêve, dans Œuvres complètes, Tome IV, PUF, 2003,

  3. Carl Gustav Jung : Sur l’interprétation des rêves. Livre de Poche. Albin Michel, 1998

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