Transfert

La psychanalyse a des racines théoriques très diverses. Ainsi, le phénomène du transfert est défini de différentes manières. En Psychanalyse Active nous pensons qu’il ne peut être décrit sans parler de relation transférentielle entre l’analysant et l’analyste, même si ce type de relation peut s’instaurer dans tous les domaines de la vie quotidienne. Il s’y rejoue, par projection, les conflits intra-psychiques de l’analysant, où chacun joue un rôle. Le transfert est donc le processus par lequel il attribue à l’analyste (ou à son patron, son ami(e), le facteur, la boulangère, etc.) le rôle de celui qui pourra satisfaire ou non ses désirs et le rassurer ou non sur ses peurs. En effet, il attribue à l’analyste les traits de caractères ou les réponses comportementales du parent « incriminé » dans sa problématique.

Par exemple : « je n’avais pas le droit d’arriver en retard à la maison, ma mère me privait de manger si cela se produisait. » Un retard à mon rendez-vous en analyse réveillera cette crainte de punition. Etant entendu que tout ce qui n’est pas réglé dans l’enfance et l’adolescence se revit et se répète à l’âge adulte dans les situations à paramètres identiques.

Le transfert comporte donc une dimension consciente  – la relation elle-même et ce qui se dit consciemment – et une partie inconsciente – cette projection des figures parentales, qu’elles soient positives ou négatives d’ailleurs.

Le processus de transfert, par lequel l’analysant attribue à l’analyste ce rôle décrit ci-dessus est le fruit de résonances mutuelles entre eux deux. Il s’agit de résonance émotionnelle et sensorielle. Basées sur un détail physique, une manière de parler, de s’habiller, un prénom, etc. En effet, les stimuli sont extrêmement variés. Mutuelles parce qu’il faut être deux pour qu’une relation existe. Et le ressenti de l’un influe sur le ressenti de l’autre.

L’interprétation du transfert va aussi permettre à l’analysant, de réaliser des prises de conscience. Littéralement, de rendre conscient ce qui était inconscient. Si nous reprenons l’exemple ci-dessus, la crainte de la punition sera relevée par votre analyste et il sera bienveillant avec vous. Pour une fois, cela se passera donc différemment avec un personnage investi du même pouvoir que votre mère, et cette portée émotionnelle permettra de vous faire vivre un moment intense et important. Suffisamment intense pour que vous preniez conscience que cela peut se passer autrement et qu’elle avait sans doute peur pour vous ou bien été élevée de cette manière et pas en mesure de faire autrement. Les conséquences de ce « trauma » deviennent alors conscientes : « c’est l’explication de la raison pour laquelle  je ne parvenais pas à me mettre à table en même temps que ma famille à l’âge adulte, sans que j’en comprenne la raison. » Comme la prise de conscience s’est faite à travers les émotions et pas seulement intellectuellement (l’émotion ressentie grâce au transfert), votre comportement changera de lui-même, à condition bien sûr qu’il n’y ait pas d’autres sources de blocages associées à ce comportement. « Ainsi, je vais pouvoir partager normalement mes repas avec ma famille. »

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